La candidature française a échoué dans l’élection à la Direction générale de l’OIT

Le 25 mars 2022, Muriel Pénicaud est arrivée deuxième à l’élection à la Direction générale de l’OIT (Organisation Internationale du Travail)

Le 25 mars 2022, Muriel Pénicaud, ancienne ministre du Travail entre 2017 et 2020, est arrivée deuxième à l’élection à la Direction générale de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), derrière l’ex-Premier ministre du Togo, Gilbert Houngbo. Elle aurait été la première femme à ce poste, tandis que Gilbert Houngbo est le premier Africain à accéder à cette fonction, quand aucun Africain ou Asiatique n’a encore occupé ce poste.

La candidature française était soutenue par la France et l’Union Européenne. « Mme Pénicaud apporte sa longue expérience dans quatre domaines clés, que nous considérons comme essentiels pour le poste de Directeur général de l’OIT », a déclaré l’ambassadrice Lotte Knudsen, cheffe de la Délégation de l’Union européenne auprès des Nations Unies à Genève. « Elle a travaillé dans le secteur privé, pour le gouvernement français, sur la scène diplomatique multilatérale, et elle a également une expérience reconnue en matière de dialogue social tripartite. Elle promeut une vision nouvelle et ambitieuse pour une « OIT en action » qui favorise la justice sociale, apporte des solutions concrètes aux pays et est fondée sur le dialogue social et le tripartisme. Sa candidature vient en soutien d’un système multilatéral rénové, plus efficace et solidaire. L’OIT doit devenir l’institution mondiale la plus qualifiée sur les questions liées au travail et à l’emploi », selon l’ambassadrice Lotte Knudsen.

Mais cette candidature n’était pas du goût de certains syndicats français en raison de son rôle dans la réforme du Code du travail et de l’assurance chômage en France sous la première présidence d’Emmanuel Macron.

Muriel Pénicaud a recueilli 23 voix, contre 30 voix pour Gilbert Houngbo, qui a obtenu les 14 voix des représentants des travailleurs. En effet, les membres titulaires du conseil d’administration qui procède à l’élection comporte 28 membres gouvernementaux, 14 membres employeurs et 14 membres représentants des travailleurs. Le reste du conseil d’administration est composée de 66 membres suppléants. Parmi les membres titulaires, figurent 10 membres gouvernementaux permanents issus d’Etats présentant une importance industrielle : l’Allemagne, le Brésil, la Chine, les États-Unis, la France, l’Inde, l’Italie, le Japon, la Fédération russe et le Royaume Uni. Les autres membres gouvernementaux sont élus tous les trois ans lors de la Conférence internationale du travail.

Enfin, les actuels membres français au conseil d’administration de l’OIT sont :

  • côté représentants gouvernementaux : Anousheh Karvar, Inspectrice des Affaires sociales ;
  • côté employeurs : Anne Vauchez, Directrice adjointe des Affaires sociales internationales et européennes du MEDEF ;
  • et côté représentants des travailleurs : Béatrice Lestic, Secrétaire nationale de la CFDT.

 

Pour mémoire, l’OIT est une agence spécialisée des Nations Unies travaillant dans le domaine du développement international. Elle réunit 187 Etats membres, dont 186 des 193 membres de l’ONU. Elle a été fondée en 1919 à la suite de la Première Guerre mondiale sur le fondement qu’il ne pourrait y avoir de paix universelle et durable sans un traitement décent des travailleurs. Elle poursuit comme principaux objectifs :

  • la promotion des droits du travail ;
  • l’établissement de normes internationales du travail ;
  • l’encouragement à la création d’emplois décents ;
  • le développement de la protection sociale et renforcer le dialogue social dans le domaine du travail.