Les nouvelles formes de travail

La révolution numérique et les bouleversements économiques ont profondément modifié les manières d’appréhender le travail.

La révolution numérique et les bouleversements économiques ont profondément modifié les manières d’appréhender le travail. Le recours grandissant aux TIC, la volonté de trouver un équilibre entre temps personnel et professionnel, ou encore la part croissante des travailleurs freelance ont favorisé l’émergence de nouveaux métiers aux contours encore incertains.

Tour de table de ces évolutions.

Les nouvelles formes de travail, quelques exemples

En 2015, Eurofound publie le rapport New forms of Employment, qui recense les nouvelles manières de travailler en détaillant leur fonctionnement. Cette liste, mise à jour en 2018, présente une dizaine d’organisations différentes, parmi lesquelles :

  • le portfolio work, où un indépendant propose à ses différents clients des prestations ponctuelles (c’est le cas de certains coaches, de rédacteurs web ou même de fournisseurs informatiques) ;
  • l’interim management, où des experts externes sont temporairement engagés pour travailler sur un projet précis (il s’agit principalement des cabinets de conseil) ;
  • le platform work, où un support numérique met en relation des particuliers ou des entreprises dans un domaine particulier. Cette plateforme ne fait office que d’intermédiaire, sans proposer de services (c’est le cas d’Airbnb ou de PAP).

Ces quelques exemples mettent en lumière la multiplicité des formes de travail, lesquelles ne se limitent plus aux contrats traditionnels ou au salariat.

Les mutations de l’espace de travail

A ces changements de fond viennent s’adjoindre des modifications notables en matière d’espace de travail. Ainsi, l’ordonnance Macron du 24 septembre 2017 vient considérablement faciliter l’accès au télétravail, lequel fait désormais l’objet d’une reconnaissance légale. En 2016, 16,7 % des Français télétravaillaient plus d’une journée par semaine, contre 32,4 % en Finlande, et 17,7 % à l’échelle européenne.

Fondé sur le volontariat, le télétravail suppose le double accord de l’employeur et du salarié. Il peut dorénavant être mis en place dès l’embauche, et un accident qui surviendrait au domicile du salarié pendant les heures ouvrées est maintenant assimilable à un accident du travail. En outre, l’employeur devra toujours justifier sa décision de ne pas autoriser le télétravail à ses salariés.

De la même manière, il semble que le travail collectif soit de plus en plus plébiscité à l’échelle mondiale. Pour répondre à ce besoin, différentes sociétés proposent des espaces de coworking qui remportent un grand succès. C’est le cas de Wework, un géant mondial  aujourd’hui valorisé à 20 milliards de dollars.

Travailler n’importe où, n’importe quand et avec n’importe qui, est désormais une réalité : 7,9 % du télétravail se fait en espace partagé.

Des changements source de revendications au travail

L’avènement des réseaux sociaux et la part croissante du tertiaire dans les activités apportent aux aussi leur lot de bouleversements. Les nouveaux métiers qui en découlent sont encore peu codifiés, poussant ceux qui les exercent à se fédérer pour faire valoir leurs droits.

En mars 2019, Uber a versé 20 millions de dollars pour mettre fin aux poursuites lancées par près de 13 600 chauffeurs américains. Ces derniers remettaient en cause leur statut de sous-traitants, lequel les privait de protection sociale et d’un salaire minimum. Par ailleurs, en France, la Cour d’appel a récemment décidé de requalifier en contrat de travail le lien qui unit un chauffeur indépendant à la plateforme de VTC. Cette affaire reste en attente d’une décision des prud’hommes, mais la mise en évidence du salariat serait, pour les conducteurs, une source de sécurité inédite.

Sur le plan numérique, ce sont les memers qui exigent aujourd’hui plus de reconnaissance. Ces créateurs de contenu humoristique et viral ont fondé la IG Meme Union pour combattre la précarité de leur statut. Ils ne sont pas les employés directs des réseaux sociaux auxquels ils contribuent, mais ne revêtent pas pour autant le statut de travailleurs indépendants. Pourtant, d’une manière ou d’une autre, ils participent à l’essor de ces entreprises. Aujourd’hui, ils réclament une ligne de communication directe avec Instagram, ainsi qu’une meilleure protection sociale. Une initiative qui remporte le suffrage de plusieurs influenceurs populaires.

 

Sources :

RH-Info.com

Elandestalents.com

Les Echos

The Conversation

Europa.eu

The Telegraph